Salut, mes p’tits Chatmallows !
On va s’épargner les bons voeux et se contenter de souhaiter que 2017 voit enfin la Mignoncitude prendre le pouvoir (parce que perso, je ne suis pas forcément l’actualité des Humains, mais je persiste à penser que sous leur emprise, le monde fout le camp !).
Pour ma part, je vais m’appliquer à dompter mon Humaine de Compagnie en serrant un peu la vis. Je n’aime pas l’admettre, mais son dressage est loin d’être une réussite. Elle a encore quelques manies, dont celle de la lecture. Je déteste qu’elle bouquine, car ça la détourne de sa principale raison d’être : me servir !
Cela dit, je me suis montrée plus coulante pendant les fêtes, parce qu’elle avait un livre qui m’interpellait. Un truc intitulé Demain Les Chats. Apparemment, le type qui l’a écrit serait une sorte de génie-génialement-génial. Enfin, c’est l’avis de mon Humaine de Compagnie. Autant dire que ça me laisse sceptique, dans la mesure où elle n’a jamais eu aucun goût (elle a par exemple une sainte horreur des souris et des serpents que je ramène pourtant avec une infinie délicatesse… je suis une chasseuse hors norme et il faut voir la qualité de mes prises… pas une égratignure, un travail propre et net… tu crois qu’elle s’extasierait sur mes prouesses, toi ?). Enfin, ce Bernard Werber – l’Humain qui a écrit le bouquin – n’est pas totalement dépourvu de bon sens. La preuve : il a choisit un Mignoncidé noir pour sa couverture. C’est déjà ça. Pour le reste, ne nous mentons pas : ce n’est pas glorieux !
Le principal intérêt de Demain Les Chats, c’est la lecture croisée. C’est intéressant de noter le profond décalage entre le niveau intellectuel Humain et la vision supérieure d’un Mignoncidé. Mon Humaine a par exemple été ravie de ce qu’elle lisait.
AH. AH. AH. Laisse-moi miauler de rire !
Il est mignon, le Bernard Werber, mais il n’a tout simplement aucune notion de Mignoncitude Féline. J’en veux pour preuve qu’il a choisit une héroïne tout à fait truffe, pardon ! Imagine un peu le tableau : elle laisse sa « servante humaine » lui servir la graille en retard. Et pire : l’enfermer dans la cuisine.
Certes, cette Bastet appartient à la catégorie des Mignoncidés blancs tachetés de noir : ils sont mignons, mais ce sont des truffes. Je sais de quoi je parle : ma mère est blanche tachetée de noir. J’ai dû lui coller rouste sur rouste pour qu’elle se décide enfin à me laisser vivre. Il n’empêche… AUCUN MIGNONCIDE DIGNE DE CE NOM NE SE LAISSERAIT ENFERMER DANS UNE CUISINE, MIAOU ! Tu hurles à la mort, tu mets la pièce sans dessus-dessous, tu en appelles au pouvoir obscur de ta vessie pour faire une flaque, mais tu ne tolères pas ça, enfin !
Dès le départ, l’héroïne est une caricature de Bisounours et ça dure… et ça dure… Tu le crois, que son but ultime est de communiquer avec l’Humanité (entre autres espèces) ? Je suis désolée, mais le seul but ultime tolérable, c’est LA DOMINATION DU MONDE (je hurle beaucoup, aujourd’hui, mais je suis totalement à l’envers). Si tu n’es pas foutue de te faire comprendre de ton Humain, c’est que tu es un Mignoncidé indigne, point. Bon, après, faut s’adapter. Bastet, elle espère toujours échanger sur le mode du langage, la pauvre.
AH. AH. AH. Laisse moi miauler de rire.
Si l’Humain était capable de comprendre un langage aussi sophistiqué que le nôtre, ça se saurait. Tu as déjà entendu ton Humain de Compagnie converser avec un autre Humain ? Des sons primitifs et simplistes… Pour communiquer avec eux, il faut savoir se mettre à leur tout petit niveau. Perso, je la joue langage corporel. Là, par exemple :
Le message est clair : Ta tentative de me convaincre de laisser la jardinière à tes succulentes fait violence à mon karma alors baisse les yeux et barre-toi. Crois-moi, mon Humaine de Compagnie a très bien saisi le message.
Je ne veux pas de spoiler le bouquin, mais ce qui me défrise le plus, c’est cette tragique histoire de rats. DES RATS qui tiendraient tête à des Humains, ça se tient. MAIS A NOUS ? Et depuis quand les Mignoncidés sont déstabilisés face à Internet ou à un ordinateur ?Je te fais grâce des chats qui ont peur de l’eau…
AH.AH.AH. Laisse moi miauler de rire.
Je pourrais t’en faire encore des pages et des pages comme ça !
Ce Bernard Werber est plein de bonne volonté, mais il est totalement à côté de la plaque, le pauvre… Le pire, dans l’histoire, c’est que mon Humaine a eu l’air de vachement apprécier sa lecture. Elle t’a même lu ça d’une traite, en m’obligeant à beugler et à criser tout le week-end pour me faire servir. Je ne compte plus les entorses à la Charte Ethique, au cours des dernières 48H. On va régler les comptes, maintenant…